Le régiment de cavalerie

Histoire

Texte extrait du livre  » La Cavalerie de la Garde Républicaine  » du Colonel Jean-Louis Salvaldor (2007-Éditions Belin), reproduit avec l’aimable autorisation de l’auteur.

Des origines, à nos jours.

Parcourez l’histoire du régiment de cavalerie de la Garde Républicaine sur plusieurs centaines d’années.

L’origine de la Garde républicaine remonte au guet royal, créé par Saint Louis en 1254, chargé de la sécurité de la ville et de ses habitants. Au cours des siècles il conserve sensiblement la même organisation en deux guets ; le « guet bourgeois » ou « guet assis » et le « guet royal ». Le premier est composé de marchands ou de citoyens qui s’acquittent par les missions de surveillance ou de police fixe d’impôts. Cette structure civile relève de ce qui deviendra le ministère de l’intérieur. Le second est formé de soldats qui patrouillent avec un rôle d’intervention. A la disposition du ministre civil, il relève de l’armée. Les deux guets sont placés sous le commandement du chevalier du guet.

Le 20 novembre 1563 le Guet bourgeois est supprimé au profit du seul guet royal composé de 400 fantassins et de 100 cavaliers.
C’est en 1666, sous Louis XIV, qu’apparaît pour la première fois le
nom de Garde avec la création de la Garde de Paris qui désigne la compagnie des 120 cavaliers du guet royal, placée sous le commandement d’un lieutenant général.

1789 occasionne de nombreux soubresauts dans cette organisation : fusion de la garde d’honneur et de la Garde de Paris, suppression, création d’une Garde républicaine de Paris, remplacement de l’ancienne Garde par une compagnie de gendarmerie à pied qui sera remplacée par une légion de police générale.

Il faudra attendre le Consulat pour stabiliser l’organisation de la Garde. Le 12 vendémiaire an XI (4 octobre 1802), le premier consul, Napoléon Bonaparte, signe le décret de création d’une Garde municipale pour la ville de Paris. Elle est l’ancêtre direct de la Garde républicaine actuelle. Elle recrute des volontaires qui ont dû faire cinq campagnes, âgés de 30 à 40 ans et qui s’engagent pour 10 ans.

Ce sont donc des soldats très expérimentés et aguerris à l’effectif de 2 154 fantassins et 180 cavaliers. Elle est composée de trois régiments commandés chacun par un colonel. Le premier régiment d’infanterie est affecté au service des barrières et à la surveillance des ports de la capitale. Le deuxième a la charge du service à l’intérieur de la ville. Chacun est composé de deux bataillons à cinq compagnies. Le régiment de dragons à deux compagnies effectue les rondes et les patrouilles, assure le service d’honneur et le service d’estafette à la préfecture de la Seine, à la préfecture de police et aux mairies. Leur habit vert et rouge leur vaudra le surnom de perroquets.

Devenu empereur, Napoléon a besoin d’hommes pour mener ses campagnes. Il envoie à l’armée du Nord le premier bataillon de chaque régiment et le régiment de dragons, justifiant sa décision par sa fameuse phrase : « La Garde municipale de Paris chargée de maintenir l’ordre au-dedans ne doit pas être privée de concourir à la grandeur de la patrie au dehors, elle n’en reviendra que meilleure et plus respectable. » Elle occupera successivement Anvers, Arnheim et Nimègue, et rentrera à Paris en février 1806 après la victoire d’Austerlitz et le traité de Presbourg.


Réorganisée à la faveur d’une paix que chacun sait précaire, la Garde municipale, devenue Garde de Paris, incorpore de nombreuses nouvelles recrues, met sur pied des régiments de ligne susceptibles d’intervenir dans le cadre de la Grande armée, et adopte l’habit blanc à parements verts et rouges.

La Garde de Paris, sous les ordres du colonel Rabbe, à l’effectif de 46 officiers et 1076 hommes de troupe, repart en campagne le 24 décembre 1806. Elle participera aux grandes batailles de l’Empire et inscrira sur ses emblèmes les batailles de Dantzig 1807, de Friedland 1807, d’Alcolea 1808 et de Burgos 1812.

Malgré ces faits d’arme glorieux, le colonel Rabbe et une partie de ces hommes se laisse compromettre dans une tentative de complot contre l’empereur Napoléon, fomenté par les généraux Malet et Lahorie. Les unités de la Garde de Paris sont versées dans le 134ème et le 34ème de ligne. Les dragons restés à l’écart échappent au courroux impérial. Le 10 avril 1813 Napoléon crée le corps de gendarmerie impériale de la ville de Paris et nomme à sa tête le colonel Pierre-Joseph Bourgeois. Pour la première fois, la Garde est rattachée à la gendarmerie.

La fin de l’Empire et la Restauration transforment la Gendarmerie impériale de Paris en Garde de Paris, puis en Garde royale de Paris. Durant les Cent- Jours, elle reprend son appellation de Garde impériale, son organisation restant la même. Lors de son retour, Louis XVIII lui redonne le nom de Gendarmerie royale de Paris. Son successeur, Charles X, devient de plus en plus impopulaire et provoque en 1830 l’insurrection générale. Les troupes, dont la Garde nationale, basculent dans la révolution. Face à cette unanimité, la Gendarmerie royale baisse les armes. Louis-Philippe 1er prend le pouvoir et devient roi des Français.

Le 16 août 1830 il crée la Garde municipale de Paris qu’il place sous les ordres du préfet de police. Elle comprend deux bataillons d’infanterie et deux escadrons de cavalerie pour une effectif total de 67 officiers, 1043 fantassins et 400 cavaliers. Ses missions correspondent à celles de la Garde républicaine d’aujourd’hui. Malgré les agitations quasi permanentes, la Garde reste fidèle à ses missions de défense des institutions et de dévouement à l’égard de Paris. Elle s’illustre notamment pour maintenir l’ordre et assurer les mesures de salubrité et d’hygiène au cours de l’hiver 1831- 1832 alors qu’une épidémie de choléra fait 25 000 victimes dans la seule ville de Paris. Les « cipaux », ainsi qu’ils sont surnommés par les Parisiens n’oublient
pas pour autant la protection des personnalités et interpellent Fieschi, auteur de la tentative d’attentat contre Louis-Philippe 1er le 28 juillet 1835, ainsi qu’Alibaud auteur d’une tentative similaire un an plus tard. Toutes ces missions notamment d’ordre public, poussent à la signature d’une ordonnance le 24 août 1838 pour intégrer de nouveau la Garde à la Gendarmerie royale.


En 1848 la famine menace et l’agitation devient permanente dans les faubourgs. Au mois de février l’agitation devient émeute puis révolution. La Garde nationale bascule une nouvelle fois du côté des révolutionnaires. La Garde municipale se retrouve seule pour défendre les institutions de l’Etat en péril. La foule se retourne contre les « cipaux », tirent sur les gardes à la première occasion et assassine ceux qui sont isolés. Le roi Louis-Philippe 1er abdique, la deuxième République est proclamée. Un des premiers actes du gouvernement Thiers est de dissoudre la Garde municipale de Paris le 25 février 1848. Mais l’anarchie s’installe dans la capitale livrée aux querelles politiques et aux bandes incontrôlées. La nécessité de rétablir une force de sécurité et de police s’impose donc. Un hommage est rendu aux morts de la Garde municipale de Paris. Ils sont inhumés le 4 mars sous la colonne de juillet avec toutes les autres victimes de la 1848. Le 24 mars un décret institue une Garde civique sous les ordres du préfet de police, composée de 1 500 hommes à pied et de 300 cavaliers. Dans les faits ce sont trois unités qui sont créées ; un bataillon de l’Hôtel de Ville, dit « de la Garde républicaine », un bataillon de la Garde civique dit « des Lyonnais » et un corps de police spéciale dit « des montagnards ». Ce dernier jetant le discrédit sur les deux autres, le 16 mai 1848, les trois composantes sont dissoutes et un second arrêté crée la Garde républicaine parisienne. Ses missions sont sensiblement identiques à celle de l’ancienne Garde municipale. Elle recrute ses 2200 fantassins répartis dans 3 bataillons et ses 400 cavaliers formant 4 escadrons, dans les régiments de ligne et de spahis. Elle est placée sous les ordre du colonel Raymond. Dès le mois de juin elle jugule des émeutes malgré les attaques dont ses casernes et quartiers font l’objet.

Une réorganisation s’impose toutefois pour clarifier la position de cette Garde, devenue Garde républicaine. Un arrêté du 1er février 1849 la rattache au ministère de la guerre et donc à l’armée, mais reste placée sous les ordres du préfet de police. Son article premier marquera à jamais le destin de la Garde en la faisant « partie intégrante de la gendarmerie ». Quels que soient les régimes qui se succèderont elle ne quittera plus cette force armée. Dans la logique de ce statut, seuls les militaires réunissant les conditions morales et physiques pour servir dans la gendarmerie ne seront recrutés.

Le Second Empire constitue une période de calme pour la Garde. Tout en continuant d’assurer le même service, elle devient le 11 décembre 1852 Garde de Paris. Le régiment de cavalerie reçoit pour la première fois une de ses missions actuelles : l’escorte de l’Empereur par rotation avec d’autres unités montées. Les drapeaux sont distribués au Champ de Mars le 10 mai 1852. La fanfare est très favorablement remarquée sous la direction du brigadier trompette Georges Paulus et remporte un vrai triomphe. La reconnaissance officielle intervient le 12 mars 1853, sous la forme d’un décret impérial qui transforme la fanfare en Musique de la Garde de Paris. Le Second Empire connaît aussi ses drames, notamment le 14 janvier 1858 à l’occasion de l’attentat d’Orsini, qui, même s’il aura épargné le couple impérial, aura tué 2 gardes et blessé 12. Le Second Empire c’est aussi la transformation du centre de Paris sous l’impulsion du baron Haussmann. La Garde n’est pas en reste et plusieurs casernes sont construites à son profit ; la caserne de la Banque en 1852, la caserne Napoléon en 1853 (reprise par la ville de Paris dans les années 2000), la caserne Lobau en 1861 (actuelle mairie du IVème arrondissement) et la caserne de la Cité inaugurée par le baron Haussmann en 1867 à l’occasion de l’Exposition universelle (actuelle préfecture de police de Paris).

La défaite de Sedan et de la guerre contre la Prusse provoquent la chute de l’Empereur. La conséquence immédiate pour la Garde est un changement de nom puisqu’elle devient Garde républicaine. Elle participe à la défense de Paris alors que Bismark souhaite prendre la capitale, notamment au pont de Sèvres, à Fontenay-sous-Bois et à Bondy. Ses casernes deviennent des centres d’instruction.

L’insurrection de la Commune éclate et le gouvernement Thiers se replie à Versailles. La Garde républicaine reçoit l’ordre d’évacuer ses casernes pour rejoindre Versailles également. Certains gardes et leurs familles n’échapperont pas aux communards et seront exécutés. A Versailles elle a pour mission de protéger les institutions. Elle ne prendra aucune part directe dans le siège de Paris. En juin 1871 elle compte un régiment de cavalerie et deux régiments d’infanterie, pour un effectif de 6 100 hommes dont 178 officiers. A la fin du mois d’octobre 1871 elle a regagné ses casernes et quartiers à Paris.

Le calme de la capitale et l’exiguïté des casernes de la Garde conduisent les autorités à réduire les effectifs. Un décret du 4 octobre 1873 réunit les deux régiments d’infanterie en un seul, sous le nom de Légion de la Garde républicaine. Le corps est ramené à 4 014 hommes, officiers compris, et à 757 chevaux. Son service s’enrichit. Les Cent-Gardes créés par Napoléon III en 1854 sont versés au 11ème cuirassier et la Garde républicaine prend le relais. Elle fait partie intégrante de la vie quotidienne des Parisiens qui la voient dans tous les aspects de la vie parisienne, que ce soit au théâtre, lors des réceptions d’Etat ou au marché aux chevaux. Le Petit Journal du dimanche 8 mai 1896 consacrant même un article au nouveau tambour major.

Le 14 juillet 1880, que l’Assemblée nationale vient de décréter Fête nationale, le président Jules Grévy remet ses emblèmes à la Garde républicaine ; un étendard pour le régiment de cavalerie et un drapeau pour celui d’infanterie. Ils ne portent alors que les mots « Valeur et Discipline ». A cette époque les revues ont lieu à 15 heures au champ de courses de Longchamp. La Garde devant y être présente dès 10 heures, quitte ses quartiers à pied vers 2 heures du matin. Cette période de calme et de paix en Europe permet à la France de continuer son extension coloniale. Des gardes volontaires participent aux campagnes, certains n’en revenant pas. En 1899, par décision du ministre de la Guerre, le drapeau et l’étendard reçoivent l’inscription des batailles dans lesquelles la Garde s’est illustrée au début du XIXème siècle : Dantzig 1807, Friedland 1807, Alcoléa 1808, Burgos 1812.

Le prestige de la Garde républicaine est à son apogée et est universel. Du 13 au 22 septembre 1901, 15 officiers, 513 fantassins et cavaliers avec drapeau et musique sont détachés au palais de Compiègne pour y assurer la garde d’honneur auprès du tsar et de l’impératrice de Russie en visite officielle en France. Par décret du 3 janvier 1901, l’école des élèves-officiers de la gendarmerie est créée et s’installe à la caserne Schomberg, sous le commandement du colonel
commandant la Garde républicaine.

Toujours en charge du maintien de l’ordre dans la capitale, la Garde doit s’adapter afin d’apporter une réponse rapide. Elle met donc sur pied une force d’action rapide et obtient le 6 juin 1907 par la ville de Paris un crédit qui lui permet d’acheter 200 bicyclettes.
En 1912 la Garde obtient la une de tous les journaux avec la capture de l’anarchiste Jules Bonnot par le lieutenant Paul Fontan. Lorsque la Grande guerre éclate, la Garde contribue à l’exécution du plan de mobilisation générale et occupe les postes importants de la place de Paris afin de protéger la capitale et les institutions républicaines d’une attaque allemande.

Si la Garde ne peut être mobilisée en tant qu’unité constituée pour participer à la guerre, le général Galliéni, gouverneur militaire de Paris, autorise ses militaires à s’engager à titre individuel dans des formations de campagne. Ce sera le cas pour un grand nombre d’entre eux qui seront affectés dans les unités nécessitant un encadrement solide. Au total ce sera 76 officiers et 1 050 hommes, soit plus du tiers de la troupe, qui rejoindront les armées. 222 d’entre eux tomberont au champ d’honneur. Montrant une nouvelle fois sa bravoure, la Garde reçoit une nouvelle fois la reconnaissance de la Nation ; 187 sous- officiers, brigadiers ou gardes sont nommés officiers. Deux 2 croix d’officier de la Légion d’honneur, 44 croix de chevalier, 20 médailles militaires et 550 citations sont décernés aux volontaires.

Plusieurs gardes rejoignent l’aviation, qui est en pleine création. Le maréchal des logis Gaston Merlhe est le plus connu. À Paris en plus de son service et des missions spéciales et de défense, la Garde exerce les fonctions de police militaire, recherchant les insoumis, les déserteurs ou les militaires en absence illégale. Sa mission d’escorte à cheval du président est confirmée, les cuirassiers étant partis sur le front. Après l’armistice du 11 novembre 1918 la Garde républicaine reprend son service normal. Elle sera présente le 28 juin 1919 lors de la signature du traité de Versailles et le 28 janvier 1921 lors de l’inhumation du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe.
Entretemps Georges Clémenceau fait de la gendarmerie une arme de sous-officiers. Les gardes et gendarmes hommes du rang deviennent donc sous-officiers. En 1928, le nouveau chef de la Musique de la Garde, Pierre Dupont, compose pour l’armée la sonnerie de l’Hymne aux Morts pour tambours et clairons, hymne qui est encore joué aujourd’hui.

Le 30 juillet 1928, un décret du président de la République Paul Doumergue décore de la croix de chevalier de la Légion d’honneur le drapeau et l’étendard de la Garde. Les insignes seront remis le 29 novembre par le président de la République. Si la paix est de nouveau présente en Europe, la situation sociale est toujours explosive en France et dans la capitale. La Garde reprend son service normal et participe au maintien de l’ordre. La présence des familles dans les casernes et les quartiers impose au chef de corps des responsabilités au-delà du seul cadre militaire et donne à se mission un caractère social. C’est à cet effet qu’est créée en 1923 une société d’éducation physique et de préparation militaire, réservée aux enfants de 10 à 20 ans des militaires de la Garde. Elle comprend une section d’éducation physique pour les jeunes filles, d’équitation et d’escrime pour les garçons.

Le cortège des grèves et des manifestations publiques atteint son paroxysme en 1934 lorsqu’au mois de février une véritable émeute éclate dans Paris. Les émeutiers veulent s’emparer de la Chambre des députés le 6 février et attaquent le pont de la Concorde. La Garde engage 520 fantassins et 330 cavaliers face aux 13 000 manifestants. Les combats durent toute la nuit. Au matin du 7, le garde Flandre est mort touché à la tête par un projectile, 450 sont blessés dont 4 officiers, un peloton de cavalerie a été entièrement décimé, trois chevaux sont morts et 120 ont été blessés. Ce sera la dernière fois que le régiment de cavalerie chargera à cheval. L’agitation se poursuit presque quotidiennement jusqu’en 1936, année des grandes grèves du front populaire.

L’année 1937 voit l’attribution à la Garde de moyens de transport. Le 10 mars trois voitures de liaison, une voiture sanitaire, six camionnettes et quatre motocyclettes lui sont affectés. Au-delà de son service quotidien la Garde s’illustre par ses formations spéciales qui lui permettent d’entraîner son personnel et de montrer son prestige. Le régiment de cavalerie est le premier à présenter un grand carrousel militaire au concours hippique international du Grand Palais en 1937. En 1938, c’est le chef d’escadron Jean Vérines qui crée la section de gymnastique, venant compléter la section escrime.

Mobilisée le 2 septembre 1939, la Garde forme un régiment d’infanterie à 3 bataillons et un régiment de cavalerie à 4 escadrons. Elle est intégrée à la brigade mixte placée sous les ordres du général commandant la gendarmerie de la région de Paris. Au mois de septembre, des volontaires rejoignent le 45ème bataillon de chars de combat. Lorsque le gouvernement quitte Paris, la Garde reçoit l’ordre de rester sur place pour assurer le maintien de l’ordre dans la capitale. Elle protège donc des édifices de la République vides et assure des services d’ordre notamment dans les gares prises d’assaut par les personnes désireuses de fuir vers le sud. Le 14 juin 1940 la ville est occupée. Dès lors elle aide les réfugiés et le 15 août 1940, sur ordre des autorités allemandes, elle est rattachée à la préfecture de police.

Dès l’armistice, un certain nombre de gardes refusent la défaite et
rejoignent la résistance avec le commandant Vérines. Leur combat se
poursuit malgré l’arrestation de ce dernier en 1942, et ils se positionnent
comme des chevaux de Troie de la future libération, effectuant leurs
missions quotidiennes. Dès 1944 elle est intégrée dans les futures forces
gouvernementales de l’insurrection nationale. Le 18 août 1944 un état-
major des forces gouvernementales s’installe à Paris et le lieutenant-
colonel Capdevielle, qui a commandé la cavalerie de la Garde, prend le
commandement de la gendarmerie de la région de Paris avec le grade de
général FFI. L’insurrection est déclenchée dans la nuit du 18 au 19 août

Dans l’après-midi elle tient la majorité des grands édifices parisiens et met aux arrêts les officiers dont elle n’était pas sûre. Au soir du 19 août la Garde a déjà mis en place l’ossature du futur gouvernement de libération et en assure la protection. Des gardes tombent encore, comme Laboudance rue de Rivoli, Tibozzi à l’hôtel Meurice et ceux qui sont ensevelis sous les bombes allemandes qui tombent sur le quartier Schomberg. Le 26 août, le trompette Ott sonne le cessez-le-feu marquant ainsi la libération de Paris. Le 5 octobre 1944, dans la cour des Invalides, le général Koenig, gouverneur militaire de Paris, remet à la Garde son drapeau et son étendard qui avaient été enlevés durant les années d’occupation. Elle redevient Garde républicaine de Paris.

La Garde retrouve ses missions traditionnelles de sécurité et de maintien de l’ordre, et des troubles à l’automne 1947 la mettent de nouveau sur la brèche. La musique quant à elle connaît une évolution marquante. Fêtant en 1948 son centenaire, le président de la République décide de la création d’un orchestre à corde de 40 archets, constituant désormais un grand orchestre à 123 musiciens. Immédiatement cette nouvelle formation connaît un succès immense, enchaînant les tournées en France comme à l’étranger. La fin de la seconde guerre mondiale marque aussi le début de la guerre d’Indochine. En 1947, 3 officiers et 31 gradés et gardes y sont détachés. En 1948 ce sont deux officiers et 86 gradés et gardes qui renforcent ce détachement. Les gardes sont affectés aux prévôtés du corps expéditionnaire ou à l’une des trois légions de garde républicaine et se retrouvent parfois comme chefs d’un petit poste isolé. Au total la Garde enverra en Indochine 17 officiers et 974 gradés et gardes. Trente-huit d’entre eux ne reviendront pas. La croix de guerre des théâtres d’opérations extérieures est attribuée en 1956 à son drapeau et à son étendard. Elle est devenue en 1952 Légion de la Garde républicaine de Paris. L’inscription Indochine 1945 – 1954 sera désormais inscrite sur ses emblèmes à la suite des autres batailles qui y figurent déjà.

Si la Garde est plus connue pour ses missions d’honneur au profit des hautes autorités de l’Etat et des chefs d’Etat en visite en France, ses missions de sécurité et de protection des institutions restent son principal cœur de métier. Son uniforme reste globalement le même mêlant évolutions modernes et tradition.
Le sabre des cavaliers modèle 1822 a perdu un anneau en 1882 et est encore employé à ce jour. Le casque de cavalerie du modèle 1876 n’a connu d’évolution que les adjonctions de décoration sur son bandeau et le changement de nef de la ville de Paris. La tunique quant à elle a changé de tissu sur la volonté de monsieur Valéry Giscard d’Estaing, président de la République, en adoptant un drap de tergal. Dans le même élan, les trèfles rouges sont devenus dorés et rouges, les aiguillettes rouges également sont devenues dorées et le nombre de boutons de la tunique a été réduit à 7 au lieu de 9. Il modifiera également l’organisation de la Garde républicaine de Paris, en lui rendant sa structure originelle à deux régiment d’infanterie et un régiment de cavalerie. C’est aussi l’occasion de changer d’appellation puisqu’elle devient désormais Garde républicaine.
Le prestige de la Garde s’exprime aussi au travers de ses prestations spéciales : formations spéciales du régiment de cavalerie ou de l’infanterie, section de gymnastique, prestation de la Musique de la Garde dans le monde entier. Mais sa mission de protection et de maintien de l’ordre s’exprime encore, notamment lors des manifestations de mai 1968, au cours desquelles 14 gardes sont blessés.


Le début des années 1970 marque la volonté de moderniser les hébergements. Deux nouvelles casernes sont construites, l’une à Nanterre pour le 1er régiment d’infanterie et la seconde boulevard Kellermann pour le second régiment d’infanterie.

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