La bataille de Dantzig

Après la prise de Berlin, le corps du général Mortier, auquel est rattachée la Garde et ses Parisiens, entame la traversée de la Poméranie vers Dantzig. Cette forteresse est tenue par le maréchal Kalkreuth et 18 000 hommes russes et prussiens. Pour en bloquer l’accès par la Vistule, il faut d’abord s’emparer de l’île d’Holm. Le 6 mai 1807, la Garde parisienne est la première à débarquer. Les Parisiens chargent à la baïonnette sous le feu de l’ennemi et l’attaque se termine par une victoire. Le capitaine Daviet, le lieutenant Thomas et trois hommes reçoivent la Légion d’honneur pour leur action. Huit jours plus tard, le 14 mai 1807, alors que le siège est effectif, la corvette anglaise Dountless pénètre dans l’estuaire de la Vistule pour tenter de rallier la cité investie et de ravitailler les assiégés. A partir de l’île d’Holm les Français engagent un duel avec les canonniers anglais de la corvette et touchent son gouvernail qui rend le navire ingouvernable. Le colonel Rabbe donne l’ordre de l’abordage. Sous son impulsion une compagnie de parisiens s’élance sur la Vistule jusqu’à la corvette. Rabbe parvient à grimper à bord mais est rejeté dans le fleuve. Le capitaine Daventure, saute à l’eau et le ramène à une embarcation. Entretemps, les Parisiens ont neutralisé les Anglais et les Russes de la Dountless et s’emparent de la cargaison lorsque la corvette est amarrée. Un ordre du jour du maréchal Lefevre consacre leur exploit qui achève de démoraliser les assiégés.

Le 15 mai 1807, huit mille Russes attaquent deux milles Français. Alors que les bataillons sont sur le point de céder, les Parisiens se précipitent en renfort et sauvent la situation. Dantzig capitule le 21 mai 1807.

La bataille de Friedland

Le 14 juin 1807 la Garde municipale de Paris est à Friedland. La situation est périlleuse : 75 000 Russes contre 25 000 Français. Sous la manœuvre commandée directement par Napoléon, les Parisiens vont combattre 19 heures d’affilée, résistant à l’artillerie et aux charges de cavalerie. Lorsque les Russes commence à faiblir, la Garde trouve les ressources pour attaquer à son tour. La déroute ennemie est ainsi complète.

La bataille d’Alcoléa

En mai 1808, le général Dupont marche sur l’Andalousie afin de délivrer l’amiral de Rosily et les rescapés du désastre de Trafalgar qui sont enfermés à Cadix. Au début du mois de juin, les Français sont en vue de Cordoue et doivent franchir le pont d’Alcolea afin de franchir le Guadalquivir dont la rive droite est fortement tenue par 12 000 espagnols et 12 pièces de canon. La Garde de Paris est chargée du premier assaut, mais est foudroyée par les Espagnols à bout portant. Le lieutenant Bernard Rathelot du 2ème régiment de la Garde municipale de Paris fiche son drapeau au bout de son sabre et s’élance sur le pont en criant « Suivez-moi ! ». Les Parisiens, électrisés par son
exemple suivent leur officier, se jettent dans les fossés, se ruent dans
les embrasures, nettoient les redoutes à la baïonnette et débouchent les
lignes espagnoles qui refluent en désordre. La route de Cordoue est ouverte, mais le lieutenant Rathelot, touché d’une balle à la tête n’est plus là pour le voir.

La bataille de Burgos

En 1812 la guerre d’Espagne se poursuit. Le général Wellington, débarqué avec une puissante armée marche sur Burgos tenu par le général Dubreton et ses 2 000 hommes. Parmi eux figurent les restes du bataillon de la Garde de Paris qui s’est largement et brillamment illustré durant cette guerre et depuis 1808 subissant de nombreuses pertes. Les 50 000 Anglais attaquent sans relâche les Français par vagues successives qui les repoussent, qui résistent et répondent à la baïonnette. Au terme de 33 jours de siège et au prix de très nombreuses pertes anglaises, Wellington abandonne. Les Français n’ont perdu que 200 hommes.