Le ceinturon
Texte extrait du livre » La Cavalerie de la Garde Républicaine » du Colonel Jean-Louis Salvaldor (2007-Éditions Belin), reproduit avec l’aimable autorisation de l’auteur.
À supposer que les cavaliers en aient un, le ceinturon (ou les ceinturons, devrais-je dire) ne doit pas être apparenté à une sous-ventrière, sa mission première étant de porter le sabre. Hormis le ceinturon de service courant, en cuir noir pour l’ancienne tenue et en cordura pour la nouvelle, les militaires du régiment sont dotés de cinq types d’effets en fonction du grade et des services auxquels ils sont destinés.
Le ceinturon en buffle doit être « passé au blanc » avant tout service d’honneur, en
alternant le produit spécifique résistant à l’humidité et l’alcool à brûler glaçant le cuir et évitant son encrassement. Le commandement, qui préconise la tenue adaptée à un service d’honneur, ordonne, quand les grands froids arrivent, le port du manteau ou de la tunique. Il faut alors démonter la boucle pour régler la longueur du ceinturon et teinter de nouveau la partie précédemment occultée. Après guerre, le garde achetait et devenait propriétaire de son équipement, casque compris. La brocante interne marchait plutôt bien et de nombreux sous-officiers possédaient deux ceinturons, l’un pour la tunique, l’autre pour le manteau !
Autrefois, le ceinturon était vernuré de quatre sillons (jumelés par deux) qui devaient apparaître, donc ne pas être recouverts de produit. Chaque garde détenait une vieille fourchette en argent dont il avait sectionné les dents extérieures et réglé celles du milieu à l’espacement des deux veines du ceinturon, afin de la mettre en relief après application et séchage. Par chance, le ceinturon en cuir nécessite beaucoup moins d’entretien.